Boulevard Malesherbes
L’hôtel particulier à la salamandre, du côté de la place du Général-Catroux
L’angle sud-ouest de la place du Général-Catroux est occupé par un bel hôtel particulier « brique et pierre », bâti en 1899 par l’architecte Alphonse Fiquet (mort en 1908). De style néo-Renaissance, la demeure se réfère clairement à l’architecture des châteaux de la Loire, et plus particulièrement au château de Blois. Une semblable influence transparaît dans plusieurs édifices voisins, comme l’Hôtel Gaillard, bâti par Jules Février en 1882, en bordure de la même place.
Les combles élevés en ardoise, les pots-à-feu en couronnement des lucarnes, les pilastres antiquisants, le balcon massif en pierre supporté par d’énormes consoles, les fenêtres à croisillons reformulent librement les modèles italianisants développés sous le règne de François Ier.
L’oriel de la façade donnant sur la place du Général-Catroux
De ce point de vue, la façade donnant sur la place du Général-Catroux est remarquable : l’oriel de la travée de gauche est richement orné de meneaux en forme de balustre, d’une frise de grotesques, de volutes ioniques et d’une arcature en coquille.
Le soubassement de la fenêtre à meneaux est en outre orné de deux oculi encadrés, qui présentent les bustes d’une jeune femme en costume oriental et d’un homme en tunique, portant une longue barbe. Leurs visages posés de trois-quarts, l’un tourné vers l’autre, se regardent et semblent converser.
Le balcon de la façade sur la place du Général-Catroux
Le balcon en pierre de la façade sur la place du Général-Catroux repose sur des consoles à feuillage d’acanthe. Il est orné de semblables motifs de balustre et de « S » affrontés. Les portes-fenêtres sont encadrées de pilastres à chapiteau composite qui supportent une frise de rinceaux interrompue par deux génies présentant un écusson.
La façade donnant sur le boulevard Malesherbes
Du côté du boulevard Malesherbes, la première travée se distingue par un oriel, qui simule, au niveau des combles, une tour rectangulaire, coiffée d’un toit pointu. Deux portes percent le rez-de-chaussée : une porte étroite, sans doute de service, et l’autre à double-vantail, plus haute et large.
Deux profils en médaillon et une salamandre
Le soubassement de l’oriel est décoré de trois oculi : à gauche et à droite, deux têtes de profil qui se regardent, et au centre, une salamandre. Les deux têtes représentent une femme en costume Renaissance (Claude de France ?) et un homme casqué à la barbe fournie (François Ier ?).
La travée centrale de la façade donnant sur le boulevard Malesherbes
La travée centrale évoque assez précisément l’escalier hors-œuvre du château de Blois, en superposant une série de baies sur un plan incliné pour suggérer la rampe d’un escalier. Des cartouches ornés de grotesques, de mascarons et de têtes d’animaux (bélier, lion) composent le décor soigné de cette travée en léger ressaut, construite en pierre blanche.